Economies d’énergie : vers une évolution positive des comportements ?
Plusieurs études récentes montrent qu’une prise de conscience écologique est en train d’émerger chez les Français, et les Européens en général. C’est le moment pour les gouvernements d’accroître leurs incitations.Selon une étude réalisée par le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), dont les résultats ont été diffusés il y a quelques jours, l’automobile n’apparaît plus aussi incontournable qu’il y a quelques années, notamment pour les personnes jeunes. Ils ne seraient plus que 59% des 18-24 ans à disposer d’une voiture contre 64% il y a 10 ans et 74% il y a 20 ans. Même si le prix du carburant est en partie à l’origine de cette retenue, un début d’évolution du rapport personnel à la voiture ne peut être exclu. D’autres évolutions ressortent de cette étude comme un meilleur tri des déchets, une consommation d’eau en baisse et une volonté de mieux isoler son logement, même si ce désir se heurte souvent au coût économique de l’opération.
Un sondage commandé par le parlement européen a montré lui aussi des avancées significatives en terme d’appréhension des problèmes : 80% des sondés souhaiteraient que l’Europe se dote d’objectifs contraignants afin de diminuer de 20% la consommation d’énergie d’ici à 2020. De la même façon, près de la moitié des personnes interrogées (47%) indique leur souhait d’acquérir un compteur intelligent afin de diminuer leur consommation énergétique. Cette attention croissante aux économies d’énergie est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte économique difficile.
Des mesures politiques pour concrétiser cette évolution
L’efficacité voudrait que les gouvernements tirent avantage de cette disposition favorable des citoyens pour renforcer les mesures déjà prises et donc progresser vers les objectifs fixés par l’Europe et la France (notamment la diminution de la consommation énergétique résidentielle de 38% d’ici à 2020 fixée par le Grenelle).
Le renforcement du DPE (diagnostic de performance énergétique des logements vendus et loués, obligatoire en France depuis 2006), annoncé par le gouvernement français il y a quelques jours, va dans ce sens : il durcit les critères et resserre le contrôle de l’ADEME.
Au niveau européen, la commission européenne a adopté une série de propositions visant à promouvoir l’efficacité énergétique dans les Etats membres. Selon la commission, l’objectif de réduction de 20% de la consommation énergétique d’ici 2020 ne devrait pas être atteint, et un résultat de 10% est plus probable. Ses mesures phares portent sur le bâtiment, comme l’obligation de rénovation de 3% du parc immobilier des pouvoir publics ou les incitations publiques devant permettre à 80% de la population de disposer d’un compteur intelligent, donc de mieux contrôler les dépenses liées à l’habitat.
Selon une étude du Commissariat général au développement durable sur la consommation des ménages et son impact sur l’environnement, le chauffage reste l’usage énergétique dominant des logements, avec 70% de la consommation résidentielle en 2008. Mais cette proportion a tendance à diminuer grâce à une amélioration de la régulation thermique des bâtiments neufs. Le chauffage tend aussi à être plus propre en utilisant des énergies renouvelables (solaire, géothermie, pompe à chaleur, bois) plutôt que des énergies à base d’hydrocarbures.
En revanche, les appareils électriques (électroménagers, ordinateurs, téléviseurs), dont le nombre a explosé ces 20 dernières années, ont multiplié la consommation électrique par 2 entre 1985 et 2008.