L’histoire des monuments de Marseille
Le palais du Pharo, les Docks, la Vieille Charité… Tout marseillais ou simple touriste en voyage a déjà visité ces monuments, symboles de la cité phocéenne. Mais quelle est leur histoire ? Voici quelques détails pour en apprendre plus sur la belle ville qu’est Marseille.
Le Palais du Pharo
Vers la fin du 18ème siècle – début du 19ème, Marseille est dans une période où elle connaît une activité économique très florissante, notamment grâce à la politique de construction et de modernisation de Napoléon III, qui était alors souvent de passage. Celui-ci rêve d’une « habitation les pieds dans l’eau« . La ville, afin de le remercier d’avoir aidé à son développement, lui offre le plateau du Pharo. La construction ne débute qu’en 1858, et n’est pas terminée avant la chute de l’Empire : supposée être habitée par le couple impérial, elle n’a donc jamais rempli sa fonction d’origine. Les emblèmes napoléoniens sont arrachés par la foule en colère, et à la mort de l’Empereur (1873), Marseille entame un procès contre l’impératrice pour récupérer le domaine, qui finit par l’offrir à la ville (1884).
Le palais a ensuite servi d’hôpital, faculté de médecine, puis a été utilisé par l’Université de la Méditerranée Aix-Marseille 2 jusqu’en 2013. Depuis, il est le siège de l’Université Aix-Marseille et accueille également des congrès.
Les Docks
En 1858, la ville installe 10 hectares de docks construits sur le modèle de ceux de Londres & Liverpool. Ils étaient à l’époque les plus grands docks européens, et étaient utilisés pour stocker les marchandises arrivées par mer, ensuite expédiées par voies ferrées. Les premiers ascenseurs hydrauliques de Marseille furent construits ici. L’activité industrielle fut arrêtée en 1988 et ils accueillent aujourd’hui plus de 200 entreprises en 3500 employés.
La Canebière
Son nom vient du provençal, Canebe, et du latin Cannabis signifiant le chanvre. Depuis le moyen-âge, Marseille était l’un des plus grands comptoirs de chanvre du monde, et l’artère fut construite sur un ancien emplacement dédié au commerce du chanvre. Elle faisait 250 mètres à l’origine, et 1000 aujourd’hui. Elle était tout d’abord une promenade, où avait lieu le marché des fruits et légumes. En 1785, l’arsenal des galères est désaffecté ce qui permet de rallonger la Canebière jusqu’au Vieux Port. Lors de la révolution, la guillotine est située à l’endroit ou il y a désormais la place Charles de Gaulle. La décision d’élargir de 30 mètres de large a été prise en 1857. Les commerces luxueux qui s’y situaient ont aujourd’hui tous déménagé sur la rue Saint-Ferréol.
La Vieille Charité
En 1622, un édit royal ordonne l’enfermement des pauvres et des mendiants : pour réprimer la mendicité, des « Chasse-gueux‘ » saisissaient les mendiants. Ils étaient ensuite expulsés si ils étaient étrangers, et enfermés si ils étaient Marseillais, où ils étaient employés à des ateliers, où comme domestiques, mousses et apprentis pour les enfants. La ville décide donc de les enfermer dans un lieu qui leur est propre. La première pierre est posée en 1640; et l’oeuvre est appelée Notre Dame de la Charité. D’autres bâtiments furent rajoutés plus tard, notamment l’aile nord et la chapelle. La construction fut totalement achevée en 1745. En 1780, le nombre de mendiants enfermés diminue pour devenir ensuite nul : le bâtiment sert alors à l’hébergement des vieillards (1796), accueille les infirmiers coloniaux (1905), puis les locataires des quartiers démolis derrière la bourse, et ensuite des habitants évacués lors du dynamitage par les Allemands (1943).
Les locaux sont ensuite squattés par une population très pauvre : les lieux sont dégradés, pillés, vandalisés. Dans les années 1940-1950, 150 familles vivent ici dans des conditions épouvantables.
Tout d’abord destinés à la destruction, les bâtiments sont classés monument historique en 1951. Les résidents sont relogés, les bâtiments sont fermés, et rénovés. La Vieille Charité accueille aujourd’hui le musée d’archéologie méditerranéenne, le musée d’arts Africains, Océaniens et Amerindiens, ainsi que le centre de documentation en sciences sociales, et le centre international de poésie Marseille.
Le palais Longchamp
Au 19ème siècle, l’eau devient une obsession pour la municipalité car la ville en manque. Il est alors décidé de construire un canal pour dériver les eaux de la Durance vers Marseille. La construction dura 10 ans. Inauguré en 1869 , le château d’Eau fut construit pour célébrer l’arrivée de l’eau à Marseille. Entre la décision de sa construction, et son commencement, il s’est passé 30 ans !
Le palais Longchamp contient maintenant le musée des Beaux Arts, le Muséum d’Histoire Naturelle, un jardin Botanique, et anciennement un jardin zoologique.
L’Arc de Triomphe
Premièrement évoqué en 1784, puis abandonné à cause de la révolution, le projet est repris en 1823 afin de célébrer « la gloire acquise en Espagne par l’armée française et son illustre chef ». L’Arc est situé sur la place Jules Guesde, à l’endroit ou se situait le chemin menant à Aix, d’où le fait qu’elle soit couramment appelée « Porte d’Aix« . L’Arc fut inauguré en 1837, le jour de la fête du Roi : il y eut une messe, des feux d’artifice et des illuminations.